Mélanie Lussier, présidente-directrice générale chez Aéro Montréal, nous parle des multiples mandats de la grappe industrielle aérospatiale du Québec — et du rôle important que les personnes immigrantes ont à jouer dans un secteur d’une grande diversité et en pleine effervescence.
Aéro Montréal
Une croissance annuelle de 5 % en moyenne, des départs massifs à la retraite, un secteur attractif offrant des emplois très diversifiés et une bonne rémunération : voici, en résumé, ce qu’offre l’industrie aérospatiale au Québec. Une industrie qui en quête permanente de nouveaux talents.
Qu’est-ce qu’Aéro Montréal ?
Aéro Montréal est la grappe aérospatiale,qui représente les 230 organisations et entreprises qui font de la fabrication aérospatiale, mais pas uniquement : nous sommes aussi présents aux côtés des maisons d’enseignement, des centres de recherche, des autres associations du secteur, et même les syndicats.
Nous rassemblons et mobilisons l’ensemble de ces acteurs pour travailler avec le gouvernement à la compétitivité et la croissance du secteur.
Quel est le rôle d’Aéro Montréal dans l’industrie aérospatiale au Québec ?
Nous pouvons développer notre mission en cinq volets :
- L’accompagnement de nos membres à travers des initiatives et des programmes pour soutenir leur compétitivité, leur croissance, leur productivité. Nous identifions leurs besoins pour être plus productifs et les aidons à déployer des solutions afin de les aider dans ce sens. Certaines de ces initiatives les soutiennent notamment dans leur transformation numérique, dans le développement de leur croissance à l’international ou encore dans leur modèle d’affaires.
- Nous travaillons au rayonnement de notre écosystème. Cela se traduit par une présence de l’aérospatiale dans les médias, sur la place publique, au niveau local, national, voire à l’international. L’objectif est de mettre en valeur l’expertise québécoise en aérospatiale et ce, afin de faire croître notre secteur et les entreprises qui le composent.
- Nous jouons également un rôle de représentation de l’industrie auprès des autorités municipales, provinciales et fédérales et nous assurons ainsi que le cadre réglementaire soit favorable à notre industrie.
- Nous travaillons à créer un maillage entre les acteurs de l’industrie. Nous organisons des activités de réseautage, des forums, des symposiums, des formations, et ce, afin de favoriser l’échange de meilleures pratiques.
- Communiquer et informer sur l’actualité, l’évolution et les enjeux de l’industrie : podcasts, infolettres, conférences, participation à des événements, comme le Salon de l’immigration et de l’intégration au Québec, sont des moyens de nous faire connaître et rayonner en offrant du contenu pertinent et en informant le grand public de l’impact de notre industrie et des opportunités qu’elle représente.
Quels sont les enjeux actuels de cette industrie, et comment les personnes immigrantes peuvent-elles contribuer à y répondre ?
L’un des principaux enjeux est une vraie méconnaissance de notre secteur. J’entends souvent des gens mentionner qu’ils ne peuvent pas travailler en aérospatiale, car ils ne sont pas ingénieurs. Pourtant, nos besoins de main-d’œuvre sont particulièrement prononcés dans des métiers qui sont moins spontanément associés à l’aérospatiale.
Prenons l’exemple du métier d’ébéniste. Saviez-vous que Bombardier est un des plus grands employeurs d’ébénistes et de rembourreurs dans la région de Montréal ? Nous avons besoin de tous les métiers, que ce soit de peintres industriels, d’informaticiens, avocats ou encore des gens œuvrant dans des secteurs aussi variés que la communication, le marketing, la cybersécurité, et j’en passe !
Le deuxième enjeu est le vieillissement de la population qui entraîne des départs massifs à la retraite et qui est lié à celui du transfert de connaissances. Nous devons nous assurer que ces personnes qui partent à la retraite puissent transmettre leur expérience et leurs connaissances à ceux qui vont arriver, afin que rien ne soit perdu entre eux.
C’est là que les personnes immigrantes font partie de la solution. Nous considérons qu’elles ont des compétences diverses et riches et qu’elles peuvent apporter un regard neuf sur notre industrie. Souvent qualifiées et spécialisées, avec une diversité intéressante de profils et de formations, les personnes immigrantes sont une nécessité pour notre industrie, composée d’entreprises qui se donnent les moyens de leur réussite et qui croient en leurs employés.
J’aimerais ajouter que nous avons de grands moyens pour l’accès à l’emploi, mais également pour toutes les questions d’accompagnement de l’immigration. Citons le groupe Meloche dont 25 % du personnel est issu de l’immigration et qui aide à leur installation, en offrant notamment aux nouveaux arrivants un logement temporaire afin d’aider à leur établissement et à leur arrivée au Québec, tout en douceur.
Quant à Aéro Montréal, nous faisons de la représentation auprès du gouvernement provincial et de Transports Canada afin que les équivalences en termes de normes et de formations soient plus simples à obtenir.
Et quelles sont vos perspectives à terme ?
Nous tenons vraiment à faire connaître l’industrie aérospatiale auprès du grand public, mais aussi auprès de la main-d’œuvre immigrante pour attirer de nouveaux talents.
Si nous évoquons l’attraction au niveau des métiers que nous proposons et des besoins immédiats d’emploi, nous souhaitons aussi démocratiser l’accès à la formation et nous assurer d’avoir le plus possible de programmes de courte durée, notamment en alternance travail-études. Nous sommes bien conscients que faire des études en étant mère ou père de famille n’est pas toujours évident, alors que les perspectives sont différentes si vous êtes rémunéré en apprenant votre métier.
Nos objectifs et nos besoins sont vraiment de favoriser la reconnaissance des qualifications des travailleurs étrangers afin qu’ils puissent obtenir leurs équivalents. Nous sommes 40 000 travailleurs dans notre industrie aérospatiale et d’ici dix ans ce sont 30 000 nouveaux postes qui vont s’ouvrir…
Quelles sont vos attentes au Salon de l’immigration cette année et que vont trouver les personnes immigrantes qui visitent votre kiosque ?
Nous souhaitons faire découvrir la diversité des carrières dans l’aérospatiale, et surtout sensibiliser nos visiteurs à notre impact économique puisque nous sommes le premier exportateur au niveau du Québec.
En venant visiter le kiosque d’Aéro Montréal, vous allez découvrir les 230 entreprises que nous représentons et leurs opportunités concrètes en matière d’emploi. D’autant que des recruteurs de certains de nos membres seront sur place, ce qui permettra un premier contact direct avec l’industrie.
Kiosque : 412
Zone : Emploi et recrutement
Site web : Aller sur le site web
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